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 La science de la vérité.Lacan

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كمال صدقي
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مُساهمةموضوع: La science de la vérité.Lacan   La science de la vérité.Lacan Clock10الأربعاء نوفمبر 30, 2011 10:06 pm

La science de la vérité

(Lacan 1901-1981, la Psychanalyse de l'énonciation)


La philosophie ne peut guère aller au delà de l'affirmation que le "concept est le temps", c'est à dire qu'il est le déploiement réel, dans le temps, de la contradiction entre l'universel du langage et le réel qui y répond. Cette incarnation du verbe exige une contradiction singulière, un début et une fin qui en limitent la portée, font sens, point final de sa réflexion, finitude indépassable qui fait corps avec tout sens. Qu'on réfère cette finitude à la matière, à la mort (l'être-pour-la-mort), à la fin de l'histoire, à la structure, c'est la fin qui permet le commencement. La fin de la philosophie est d'affirmer qu'il n'y a de discours que situé, concret. D'un point de vue universel tout se vaut et s'équilibre, aucun discours n'est possible. Depuis Marx nous savons que nous ne parlons qu'à partir d'une histoire effective dont nous crachons la révolte sourde. C'est le point où la philosophie rend les armes quand se livrer à la contemplation devient inacceptable. Il n'y a pas de fin de la philosophie sans la réalisation de la philosophie.

La Psychanalyse ne s'occupe que du singulier, mais pour le marxisme elle est liée au capitalisme et à l'idéologie de l'individualisme (du moi autonome) dont l'inconscient est le symptôme, refoulement du sujet social, et dont fait partie la demande de guérison. Ce n'est pas réfuter la psychanalyse mais la situer comme devant nous guérir de la pathologie marchande.

La psychanalyse est le lieu où la singularité, en tant qu'histoire, s'explique, passe au discours, du privé au public comme la politique est le passage de l'intérêt particulier à l'intérêt général. L'analysant met en jeu sa vérité. Ce n'est pas cela qui empêche la situation de la psychanalyse d'être assez scandaleuse et inacceptable, refusant d'appliquer à elle-même l'exigence de vérité qui la constitue (Notre action ira-t-elle donc à refouler la vérité même qu'elle emporte en son exercice ?p433), ce n'est pas d'hier et ce n'en est que plus inquiétant. Impossible malgré tout d'ignorer cette dimension de la Vérité dont la Science ne veut rien savoir. Ce qui pose problème, c'est la situation de la psychanalyse dans la Science. Car de s'occuper du sujet de la Science, qui est effet de signifiant épuré de toute singularité (de tout contenu), mais en interrogeant la vérité du sujet qui l'énonce concrètement, comme effet de son énonciation, situerait la psychanalyse plutôt en dehors. Pourtant, c'est de parler à partir de la Science qui en fait le point où le discours scientifique fait noeud de ses contradictions et provoque à son dépassement, empêchant la réduction dogmatique de l'homme à l'animal. C'est là que la psychanalyse échoue lamentablement lorsqu'elle traite en objet ce qui doit bien plutôt rester un sujet. Lacan, en introduisant Hegel dans la psychanalyse, en remplaçant l'instinct par le désir de désir, permet de garder à la psychanalyse sa subversion irremplaçable, irréductible à toute normalisation, toute objectivation par les sciences ou les pouvoirs. C'est d'abord la réfutation de tout biologisme mais aussi, la critique de La Loi qui rejoint un Surmoi insatiable : il ne s'agit pas d'ajouter une contrainte encore à l'impuissante maîtrise du moi, mais bien d'une libération de nos identifications idéales (se passer du père à condition de s'en servir).

C'est en tant que science de la Vérité, de l'énonciation, que la psychanalyse appartient à la communauté scientifique. Mais sa position paradoxale l'oblige à dépasser son discours dogmatique. La Vérité n'y est pas une visée dernière, se manifestant à la fin dans sa magnificence supposée mais elle est une donnée première du symptôme : l'analyse consistant à mettre en cause notre rapport à cette vérité à travers le sujet-supposé-savoir. L'échec dans la mise en cause de notre rapport au savoir est pourtant tout aussi patent que ses réussites. Du constat de Freud dans Analyse finie et infinie à la dissolution de Lacan, c'est bien l'échec qui domine malgré les apparences de triomphe. Il y a là un enjeu de notre temps pour défendre la liberté du Sujet et sa responsabilité dans ce monde de la Science à partir de ce qui reste de subversion à l'Analyse.
Freud était parti du symptôme hystérique comme non biologique, d'une causalité imaginaire qu'il voulait toujours référer cependant à l'instinct sexuel. Lacan a d'abord introduit l'imaginaire du corps (Le stade du miroir) dans la constitution du moi (moi idéal/Idéal du moi) comme rapport à l'Autre, puis le symbolique (fonction et champ de la parole et du langage) dans la signification du Phallus (castration, oedipe), du désir de désir, enfin le réel de l'objet a (relation) dans la jouissance et la production du sujet et de l'Autre (discours). La théorie des noeuds borroméens énonce d'abord que ces trois dimensions (Imaginaire, Symbolique, Réel) sont irréductibles, distinctes et solidaires, mais le Sinthome et la folie tendent à les confondre, négation du réel de l'altérité, de l'inter-subjectivité où ils peuvent trouver leur dénouement.

* L'inconscient

L'inconscient est un concept forgé sur la trace de ce qui opère pour constituer le sujet.

L'inconscient n'est pas une espèce définissant dans la réalité psychique le cercle de ce qui n'a pas l'attribut (ou la vertu) de la conscience. 830

Pour la science, le cogito marque au contraire la rupture avec toute assurance conditionnée dans l'intuition. 831

Si j'ai dit que l'inconscient est le discours de l'Autre avec un grand A, c'est pour indiquer l'au-delà où se noue la reconnaissance du désir au désir de reconnaissance.

Autrement dit cet autre est l'Autre qu'invoque même mon mensonge pour garant de la vérité dans laquelle il subsiste.

A quoi s'observe que c'est avec l'apparition du langage qu'émerge la dimension de la vérité. 524

Le sujet, le sujet cartésien, est le présupposé de l'inconscient, nous l'avons démontré en son lieu.

L'Autre est la dimension exigée de ce que la parole s'affirme en vérité.

L'inconscient est entre eux leur coupure en acte. (La rétroaction du signifiant en son efficace.) 839

* La Vérité

Quoi qu'il en soit, notre double référence au sujet absolu de Hegel et au sujet aboli de la science donne l'éclairage nécessaire à formuler à sa vraie mesure le dramatisme de Freud : rentrée de la vérité dans le champ de la science, du même pas où elle s'impose dans le champ de sa praxis : refoulée, elle y fait retour. p799

Dire que le sujet sur quoi nous opérons en psychanalyse ne peut être que le sujet de la science peut passer pour paradoxe [..] De notre position de sujet, nous sommes toujours responsables [..] L'erreur de bonne foi est de toute la plus impardonnable.

La position du psychanalyste ne laisse pas d'échappatoire puisqu'elle exclut la tendresse de la belle âme. 858-859

Oui ou non, ce que vous faites, a-t-il le sens d'affirmer que la vérité de la souffrance névrotique, c'est d'avoir la vérité comme cause? 870

Seule la psychanalyse est en mesure d'imposer à la pensée cette primauté en démontrant que le signifiant se passe de toute cogitation, fût-ce des moins réflexives, pour effectuer des regroupements non douteux dans les significations qui asservissent le sujet, bien plus : pour se manifester en lui par cette intrusion aliénante dont la notion de symptôme en analyse prend un sens émergent : le sens du signifiant qui connote la relation du sujet au signifiant.

Aussi bien dirions-nous que la découverte de Freud est cette vérité que la vérité ne perd jamais ses droits. 467

* Le refoulement originaire

Le sujet donc, on ne lui parle pas. Ça parle de lui, et c'est là qu'il s'appréhende, et ce d'autant plus forcément qu'avant que du seul fait que ça s'adresse à lui, il disparaisse comme sujet sous le signifiant qu'il devient [identification], il n'était absolument rien. 835

On comprendra dès lors que notre usage de la phénoménologie de Hegel ne comportait aucune allégeance au système, mais prêchait d'exemple à contrer les évidences de l'identification. 837

Prêter ma voix à supporter ces mots intolérables "Moi, la vérité, je parle..." passe l'allégorie. Cela veut dire tout simplement tout ce qu'il y a à dire de la vérité, de la seule, à savoir qu'il n'y a pas de métalangage (affirmation faite pour situer tout le logico-positivisme), que nul langage ne saurait dire le vrai sur le vrai, puisque la vérité se fonde de ce qu'elle parle, et qu'elle n'a pas d'autre moyen pour ce faire.

C'est même pourquoi l'inconscient qui le dit, le vrai sur le vrai, est structuré comme un langage, et pourquoi, moi, quand j'enseigne cela, je dis le vrai sur Freud qui a su laisser, sous le nom d'inconscient, la vérité parler.

Ce manque du vrai sur le vrai, qui nécessite toutes les chutes que constitue le métalangage en ce qu'il a de faux-semblant, et de logique, c'est là proprement la place de l'Uverdrängung, du refoulement originaire attirant à lui tous les autres. 867-868

Le manque dont il s'agit est bien ce que nous avons déjà formulé : qu'il n'y ait pas d'Autre de l'Autre. 818

Ce signifiant sera donc le signifiant pour quoi tous les autres signifiants représentent le sujet. 819

Le désir est ce qui se manifeste dans l'intervalle que creuse la demande en deçà d'elle-même, pour autant que le sujet en articulant la chaîne signifiante, amène au jour le manque à être avec l'appel d'en recevoir le complément de l'Autre, si l'Autre, lieu de la parole, est aussi le lieu de ce manque.

Ce qui est ainsi donné à l'Autre de combler et qui est proprement ce qu'il n'a pas, puisque à lui aussi l'être manque, est ce qui s'appelle l'amour, mais c'est aussi la haine et l'ignorance. 627

Si le désir est la métonymie du manque à être, le Moi est la métonymie du désir. 640

C'est cette image qui se fixe, moi idéal, du point où le sujet s'arrête comme idéal du moi. Le moi est dès lors fonction de maîtrise, jeu de prestance, rivalité constituée. 809

Dans la folie, quelle qu'en soit la nature, il nous faut reconnaître, d'une part, la liberté négative d'une parole qui a renoncé à se faire reconnaître, soit ce que nous appelons obstacle au transfert, et, d'autre part, la formation singulière d'un délire qui, - fabulatoire, fantastique ou cosmologique -, interprétatif, revendicateur ou idéaliste -, objective le sujet dans un discours sans dialectique. 280

* La religion

Dans la religion, la mise en jeu précédente, celle de la vérité comme cause, par le sujet, le sujet religieux s'entend, est prise dans une opération complètement différente. L'analyse à partir du sujet de la science conduit nécessairement à y faire apparaître les mécanismes que nous connaissons de la névrose obsessionnelle. Freud les a aperçus dans une fulgurance qui leur donne une portée dépassant toute critique traditionnelle. Prétendre y calibrer la religion, ne saurait être inadéquat.

Si l'on peut partir de remarques comme celle-ci : que la fonction qu'y joue la révélation se traduit comme une dénégation de la vérité comme cause, à savoir qu'elle dénie ce qui fonde le sujet à s'y tenir pour partie prenante, - alors il y a peu de chance de donner à ce qu'on appelle l'histoire des religions des limites quelconques, c'est-à-dire quelque rigueur.

Disons que le religieux laisse à Dieu la charge de la cause, mais qu'il coupe là son propre accès à la vérité. Aussi est-il amené à remettre à Dieu la cause de son désir, ce qui est proprement l'objet du sacrifice. Sa demande est soumise au désir supposé d'un Dieu qu'il faut dès lors séduire. Le jeu de l'amour entre par là.

Le religieux installe ainsi la vérité en un statut de culpabilité. Il en résulte une méfiance à l'endroit du savoir, d'autant plus sensible dans les Pères de l'Église, qu'ils se démontrent plus dominants en matière de raison.

La vérité y est renvoyée à des fins qu'on appelle eschatologiques, c'est-à-dire qu'elle n'apparaît que comme cause finale, au sens où elle est reportée à un jugement de fin du monde.

D'où le relent d'obscurantisme qui s'en reporte sur tout usage scientifique de la finalité.

J'ai marqué au passage combien nous avons à apprendre sur la structure de la relation du sujet à la vérité comme cause dans la littérature des Pères, voire dans les premières décisions conciliaires. Le rationalisme qui organise la pensée théologique n'est nullement, comme la platitude se l'imagine, affaire de fantaisie.

S'il y a fantasme, c'est au sens le plus rigoureux d'institution d'un réel qui couvre la vérité. 872-873

* La Science

Pour ce qui est de la science [..] je l'aborderai par la remarque étrange que la fécondité prodigieuse de notre science est à interroger dans sa relation à cet aspect dont la science se soutiendrait : que la vérité comme cause, elle n'en voudrait-rien-savoir.

On reconnaît là la formule que je donne de la Verwerfung ou forclusion, - laquelle viendrait ici s'adjoindre en une série fermée à la Verdrängung, refoulement, à la Verneinung, dénégation, dont vous avez reconnu au passage la fonction dans la magie et la religion. 874

Certes me faudra-t-il indiquer que l'incidence de la vérité comme cause dans la science est à reconnaître sous l'aspect de la cause formelle. 875

Ai-je besoin de dire que dans la science, à l'opposé de la magie et de la religion, le savoir se communique?

Mais il faut insister que ce n'est pas seulement parce que c'est l'usage, mais que la forme logique donnée à ce savoir inclut le mode de communication comme suturant le sujet qu'il implique. 876

* Les sciences de l'homme

Une physique est concevable qui rende compte de tout au monde, y compris de sa part animée. Un sujet ne s'y impose que de ce qu'il y ait dans ce monde des signifiants qui ne veulent rien dire et qui sont à déchiffrer. 840

Il n'y a pas de science de l'homme, ce qu'il nous faut entendre au même ton qu'il n'y a pas de petites économies. Il n'y a pas de science de l'homme, parce que l'homme de la science n'existe pas, mais seulement son sujet.

On sait ma répugnance de toujours pour l'appellation de sciences humaines, qui me semble être l'appel même de la servitude. 859

La dénégation inhérente à la psychologie en cet endroit serait, à suivre Hegel, plutôt à porter au compte de la Loi du coeur et du délire de présomption [..]

La psychologie est véhicule d'idéaux : la psyché n'y représente plus que le parrainage qui la fait qualifier d'académique. L'idéal est serf de la société.

Un certain progrès de la nôtre illustre la chose, quand la psychologie ne fournit pas seulement aux voies, mais défère aux voeux de l'étude de marché. 832

La psychanalyse alors y subvient à fournir une astrologie plus décente que celle à quoi notre société continue de sacrifier en sourdine. 833

* La Pulsion

La pulsion, telle qu'elle est construite par Freud, à partir de l'expérience de l'inconscient, interdit à la pensée psychologisante ce recours à l'instinct où elle masque son ignorance par la supposition d'une morale dans la nature.

La pulsion, on ne le rappellera jamais assez à l'obstination du psychologue qui, dans son ensemble et per se, est au service de l'exploitation technocratique, la pulsion freudienne n'a rien à faire avec l'instinct (aucune des expressions de Freud ne permet la confusion).

La Libido n'est pas l'instinct sexuel. Sa réduction, à la limite, au désir mâle, indiquée par Freud, suffirait à nous en avertir. 851

Qu'on nous laisse rire si l'on impute à ces propos de détourner le sens de l'oeuvre de Freud des assises biologiques qu'il lui eût souhaitées vers les références culturelles dont elle est parcourue. 321

Mais Freud nous révèle que c'est grâce au Nom-du-Père que l'homme ne reste pas attaché au service sexuel de la mère, que l'agression contre le Père est au principe de la Loi et que la Loi est au service du désir qu'elle institue par l'interdiction de l'inceste.

Car l'inconscient montre que le désir est accroché à l'interdit, que la crise de l'Oedipe est déterminante pour la maturation sexuelle elle-même.

Le psychologue a aussitôt détourné cette découverte à contre-sens pour en tirer une morale de la gratification maternelle, une psychothérapie qui infantilise l'adulte, sans que l'enfant en soit mieux reconnu. 852

* L'analyste

On ne saurait ici que remarquer qu'à ce libertin près qu'était le grand comique du siècle du génie, on n'y a pas, non plus qu'au siècle des lumières, attenté au privilège du médecin, non moins religieux pourtant que d'autres.

L'analyste peut-il s'abriter de cette antique investiture, quand laïcisée, elle va à la socialisation qui ne pourra éviter ni l'eugénisme, ni la ségrégation politique de l'anomalie? 854

Car, nous l'avons dit sans entrer dans le ressort du transfert, c'est le désir de l'analyste qui au dernier terme opère dans la psychanalyse. 854

Les psychanalystes font partie du concept de l'inconscient, puisqu'ils en constituent l'adresse. 834

Qu'y renonce donc plutôt celui qui ne peut rejoindre à son horizon la subjectivité de son époque. Car comment pourrait-il faire de son être l'axe de tant de vies, celui qui ne saurait rien de la dialectique qui l'engage avec ces vies dans un mouvement symbolique.321

Méthode de vérité et de démystification des camouflages subjectifs, la psychanalyse manifesterait-elle une ambition démesurée à appliquer ses principes à sa propre corporation. 241




Critique de la topologie : du mot au verbe, de l'Un à l'Autre, de l'être à l'acte

La remise en cause par Lacan du biologisme s'est voulu explicitement la promotion du rapport à l'Autre, à travers l'imaginaire du corps (schéma Z) et la dialectique du désir. Il y a pourtant une tendance constante à résorber cette dialectique (jugée trop hégélienne, difficile distanciation de Kojève) par une substantification de la vérité qui s'efface devant la "chaîne signifiante" (évoquant la substantification de l'être par Heidegger) le manque ou "l'objet a" qui, plus tard, engendrera le noeud borroméen réduisant le symptôme à une résolution individuelle, voire au "moi" qui n'est plus la métonymie du désir mais sa charpente.

Le symptôme comme fixation d'un sens, objectivation du sujet, est présenté par Lacan comme une critique et une généralisation de la prétendue "réalité psychique" chère à Freud, mais cet arrêt de la dialectique temporelle, l'écriture à laquelle le sujet s'identifie, ne doit pas être confondu avec sa structure. Le souci de donner une représentation du sujet isolé ne peut que reconduire aux impasses de la psychologie et de l'introspection. Dès qu'on feint d'ignorer la dialectique intersubjective où se constitue toute parole, un manque insiste dans la théorie appelant des logiques non-standard dont l'incomplétude reflète l'absence de son foyer structurant.

Lacan en avait sans doute conscience, dans la répétition de ses séminaires (référée au malentendu, donc à la reconnaissance), et, en intitulant son dernier séminaire "La topologie et le temps", c'est bien l'introduction du temps qui remettait en cause le noeud lui-même dont la généralisation est impossible car infinie, voire chaotique. On ne reconstitue pas l'inter-subjectivité en juxtaposant des monades (Il faut quand même être sensé, et s'apercevoir que la névrose tient aux relations sociales. Un signifiant nouveau 17/05/77), dès lors le symptôme comme écriture renvoie à son adresse et non pas à l'équilibre qu'il rétablit, au "nouage" qui le fait tenir alors que le symptôme est plutôt obstacle au nouage, à sa dynamique. Au contraire, c'est bien l'acte originellement humain, l'acte fondateur qui se différencie de l'autre et introduit le temps logique dans les quatre discours : Ainsi au discours du Maître répondra l'acte de l'artiste, à la revendication Hystérique de la jouissance répondra l'acte d'amour, au discours de l'Autre (suggestion hypnotique) l'analyste répondra par son acte lorsqu'il l'ose comme le révolutionnaire introduit par sa subversion la temporalité dans l'universel.
Le moralisme dogmatique biologisant

La médecine n'a pas tout à fait perdu son prestige encore bien que des signes apparaissent, depuis l'épidémie de Sida, d'une rectification de son éthique dans une attitude plus humble et réaliste. Malgré le Nazisme qui en a montré jusqu'à la nausée toute l'horreur, l'Hygiénisme allié à la normalisation sociale reste, en effet, une menace sévère de réduction du sujet à un objet de manipulation, d'adaptation. La réintroduction par Lacan du sujet, dans sa définition hégélienne, doit être envisagée d'abord dans sa dimension politique.

La confusion de l'objet et du sujet dans la Science prend un caractère effectivement très concret pour chacun dans la façon dont il est traité par la Médecine, ou la Psychiatrie, dont on doit revendiquer "l'humanisation". L'extrapolation du Biologisme au Politique et au Racisme peut bien être déniée par la Biologie elle-même sans qu'elle remette en cause ses propres principes pourtant bien douteux (ainsi de la sélection naturelle qui néglige le fait qu'un organisme n'est pas transporté dans un milieu où il doit gagner son espace mais qu'il est fondamentalement déjà imbriqué dans son environnement). Par contre, l'attitude du médecin envers son patient est directement fonction de la position d'objet qu'il lui donne. Le risible de l'affaire et la limite de cette "neutralité scientifique" est que l'immense majorité des troubles "médicaux" sont des troubles "psychosomatiques", des troubles de la relation à l'autre et qui sont traités par des techniciens inadaptés déniant toute relation (au lieu de l'analyser). Le sujet, là aussi, se présente comme reste inéliminable de tous nos calculs. L'insupportable est bien d'être traité comme un meuble dans un hôpital par exemple, quel que soit l'état du corps! Mais le scientisme médical sait mêler le moralisme le plus rigoriste à la réduction de l'homme à son animalité la plus bestiale. Au fond, la morale en fait les défenseurs de la loi naturelle qui exige de chacun qu'il cultive son corps, se soumette à ses priorités, pour se mettre entièrement au service de la communauté qui représente la force morale instinctive. Cette réduction à l'utilité bien qu'essentiellement combattue par la religion est une idée qui vient "naturellement" à l'esprit mais on n'a plus l'excuse d'ignorer où cela conduit : le Nazisme a, ici, valeur de démonstration (à condition d'aller y voir de près). Le Darwinisme social du début du siècle (Haeckel, Spencer, etc.) a inspiré les traitements les plus inhumains (Eugénisme et Euthanasie) dont on trouve toute l'horreur dans l'oeuvre d'Alexis Carrel (prix Nobel de médecine 1912 et bon catholique), sous la calme apparence de la raison la plus scientifique qui se croit responsable de l'avenir de la race (comme d'autres se croient responsables de l'avenir de l'inconscient).

Nous ne ferons disparaître la folie et le crime que par une meilleure connaissance de l'homme, par l'eugénisme, par des changements profonds de l'éducation et des conditions sociales. Mais en attendant, nous devons nous occuper des criminels de façon effective. Peut-être faudrait-il supprimer les prisons. Elles pourraient être remplacées par des institutions beaucoup plus petites et moins coûteuses. Le conditionnement des criminels les moins dangereux par le fouet, ou par quelque autre moyen plus scientifique, suivi d'un court séjour à l'hôpital, suffirait probablement à assurer l'ordre. Quant aux autres, ceux qui ont tué, qui ont volé à main armée, qui ont enlevé des enfants, qui ont dépouillé les pauvres, qui ont gravement trompé la confiance du public, un établissement euthanasique, pourvu de gaz appropriés, permettrait d'en disposer de façon humaine et économique. Le même traitement ne serait-il pas applicable aux fous qui ont commis des actes criminels ? Il ne faut pas hésiter à ordonner la société moderne par rapport à l'individu sain. Les systèmes philosophiques et les préjugés sentimentaux doivent disparaître devant cette nécessité. Après tout, c'est le développement de la personnalité humaine qui est le but suprême de la civilisation.

Alexis Carrel. L'homme cet inconnu (1935/1943) p388-389

Avant que Le Pen ne se réclame de cet héritage, on peu s'étonner de l'accueil enthousiaste du public à ce livre (jusqu'à Jean Rostand !). La médecine est pourtant encore loin de traiter nos corps en citoyens libres et responsables, héritiers d'une histoire contradictoire. Séquelles des folies d'antan (comme la répression de la masturbation), la diabolisation des drogues (hors alcool!) est soutenue par le corps médical au mépris de toute vérité et de toute efficacité ce qui signe le fantasme.

La théorie freudienne est, à l'évidence, souvent plus proche du biologisme de Thom que du logicisme lacanien. La différence avec Thom se limite à prendre la sexualité comme paradigme à la place du lacet de prédation, voire à identifier prégnance et sexualité (érotisation). Ce biologisme ignorant la dimension de l'universel, imposé par le langage, ignore véritablement la dimension humaine de la vie; mais la réduction de tout phénomène à une combinatoire signifiante serait tout aussi délirante. Il convient, donc, là aussi de faire la part des corps et du langage.

Freud n'aimait pas beaucoup son dernier écrit, l'Abrégé de psychanalyse, qu'il n'était pas loin de considérer comme une preuve de son déclin mais Jones défendait cette oeuvre qui synthétisait l'idéologie psychanalytique de l'époque. Il faut, évidemment, reconnaître que l'utilisation de références biologiques a une fonction de métaphore, de modèle, permettant de transporter l'idée d'appareil au fonctionnement psychique. On ne peut réduire Freud à cette idéologie manifeste car de la fonction de la dénégation dans le détachement du contenu à l'Introduction du narcissisme, le biologisme est dépassé de toute part bien qu'il reste la référence de l'instinct de mort même. Ce qu'il avait en vue est certainement plus proche de la théorie des catastrophes avec ses attracteurs, ses prégnances, que d'une biologie moléculaire ou de la neurologie dont il était parti.

Reste cette attitude psychologisante, normalisatrice, ségrégationniste, ce discours de la suggestion et du commandement voire de la séduction et de la prière, de la régulation sociale enfin, qu'autorise la position du biologiste comme producteur d'unités vivantes assignées à son projet et à son équilibre financier. Le médecin est plus paradoxal puisqu'il est dans la position de l'objet pour un autre médecin mais dans le cas du psychologue c'est carrément intenable car c'est le sujet du discours qui prétend s'objectiver lui-même (et ce faisant ne peut conclure qu'à l'impossibilité d'une objectivation "totale").

Il faut rejeter la référence biologique comme hors du champ de l'analyse, à son niveau propre. Nous n'avons affaire dans l'analyse qu'à un sujet du discours qui n'a pas renoncé à sa responsabilité, à se faire reconnaître par l'autre en affrontant la vérité de ce qu'il est. L'analysant ne doit pas se soumettre au traitement de l'analyste mais à sa propre logique, la ridicule soumission du transfert se devant d'être analysée justement afin de rendre au sujet la stratégie qu'il tente sur l'autre dans cette dialectique de la reconnaissance. Celui qui demande une analyse est celui qui ne s'y reconnaît plus, ou ne s'y retrouve plus, reconnaît qu'il n'est pas reconnaissable mais n'a pas renoncé à se faire reconnaître par les autres. La terminaison de l'analyse est non pas vraiment le "moment où la satisfaction du sujet trouve à se réaliser dans la satisfaction de chacun" (comme Lacan le formule par excès d'enthousiasme kojèvien, sans doute, dans son Discours de Rome p321. Il voulait mettre l'analyse entre "l'homme du souci et le sujet du savoir absolu") mais plutôt le moment où le sujet reprend en son nom propre le risque de la dialectique de la reconnaissance où se joue le vrai rapport à l'Autre. L'embêtant est que cette pratique génère une idéologie qui en nie le principe même : c'est l'idéologie du moi-autonome alors qu'il est question de sa responsabilité. Un moi un peu trop fort ne peut mettre sa responsabilité en cause, comme tout pouvoir, faisant retour dans la culpabilité. L'Oedipe est la référence suprême de toute normalisation alors que, ce qui n'est pas un mythe, c'est le complexe de castration.

L'éthique de la Psychanalyse est sans doute intenable, tiraillée entre sa prétention scientifique et l'engagement humain, donnant le spectacle de groupes éclatés et inconsistants, reproduisant toutes les servilités, sans retenue (ceci n'est pas un groupe) ni sanction objective (ceci n'est pas une science). Cependant, il n'y a d'Analyse qu'à se situer en ce lieu d'incertitude où un sujet dépend de l'autre, de son discours qui décide de la vérité comme du mensonge. L'éthique de ce rapport à l'autre peut nourrir la politique d'avoir affaire au même sujet, contrairement aux sciences humaines, même psychologiques, réduites à la mesure (sondages). Il s'agit bien dans la référence biologique d'une erreur de place qui identifie le sujet sur un mode paranoïaque à son idéalisation fonctionnelle, en renonçant à mettre en jeu sa reconnaissance de l'autre par le discours, ce qui définit bien le psychotique.

Textes de 1992-1994 :
Destinés à un groupe d'analystes dissidents de l'époque, et sans doute trop prudents dans leurs formulations.

1. Analyse et liberté
La Psychanalyse ne nous condamne pas à une causalité familiale ou à une norme sexuelle mais nous en libère. Dimensions de la liberté dans l'analyse.

2. L'espace public
Politique et Psychanalyse. La mise en acte (l'artiste, le révolutionnaire, le saint).

3. Pré-ambule
Principes d'une institution analytique, d'une pratique analytique.

4. La signifiance du sexe
Comment le sexe vient au langage comme jouissance.

5. La véritable scission dans la psychanalyse
La séparation n'est jamais acquise entre la psychanalyse et la psychothérapie. Cette séparation est pourtant l'essentiel.
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La science de la vérité.Lacan
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