كمال صدقي مدير المنتدى
عدد الرسائل : 2399 العمر : 68 البلد : أفورار العمل : متقاعد مُهتم بالدرس الفلسفي تاريخ التسجيل : 20/12/2007
| موضوع: L'éducation, une marchandise comme une autre الإثنين نوفمبر 30, 2009 7:34 pm | |
| [size=18]L'éducation, une marchandise comme une autre Posté par : Science Presse (Canada), 17 juin 2002 le : mercredi 19 juin 2002 à 08:49 Il y a décidément beaucoup d’argent à faire en éducation. Dernier d’une longue liste à se lancer dans ce "marché", la multinationale du divertissement Vivendi, qui entend devenir le numéro un du domaine, avec son portail éducatif sur Internet, et son "cartable électronique". Les deux produits ont été présentés par le président lui-même, Jean-Marie Messier, lors du dernier MILIA de Cannes, le rendez-vous mondial des producteurs. En soi, ça n’est pas si nouveau: il y a déjà une décennie, soit depuis que les CD-Rom ont commencé à gagner en popularité, que les producteurs de CD éducatifs ont flairé la bonne affaire. Mais le débat a pris une tout autre tournure, plus difficile à appréhender dans les pages Economie des journaux, lorsqu’on s’est aperçu que, dans la foulée des multiples négociations sur le libre-échange, l’éducation faisait partie de la cagnotte. De la même façon que des politiciens et des gens d’affaires réclament l’ouverture des frontières au bois d’oeuvre, aux produits textiles, ou aux produits culturels, d’autres réclament en effet que l’éducation soit traitée sur le même pied. Jusqu’au président George Bush qui, il y a un peu plus d’un an, à Genève, avait suggéré que les négociations sur la libéralisation du commerce international soient élargies pour inclure l’éducation post-secondaire, l’éducation aux adultes et les "services éducatifs". A priori, difficile d’être contre: Vivendi Universal Publishing dit vouloir simplement "faciliter le travail des enseignants et aider les étudiants dans leurs besoins de manière simple, drôle et efficace". Et son portail éducatif offre effectivement un contenu d’une grande qualité. Le hic, dénonce le groupe français Appel pour une école démocratique: tous ces services en ligne -salle virtuelle des profs, assistant personnel, exercices "inédits" en français, maths et autres, tests d’évaluation, questionnaires interactifs- sont payants. On n’y accède que sur abonnement. Ce qui signifie que seuls les parents qui en auront les moyens pourront "aider les étudiants". L’éducation, une marchandise comme les autres? Depuis le milieu des années 90, les programmes universitaires créés par des compagnies pour satisfaire un besoin précis sont de plus en plus nombreux; certains secteurs de l’enseignement sont maintenant pleinement privatisés, aux Etats-Unis, afin de satisfaire des groupes précis (religieux, en tout premier lieu). Au Brésil, les 500 000 élèves du réseau commercial Objetivo ne proviennent que de milieux aisés. Et avec Internet, des cours universitaires réunissant, par-delà les frontières, des collèges et universités, destinés à des groupes très précis —et, de préférence, lucratifs- se multiplient. L’ensemble du secteur de l’enseignement est un marché d’environ 2000 milliards de dollars US, évalue le portail spécialisé Transnationale. Le secteur privé n’en contrôlerait que le cinquième -pour l’instant.
Les enseignants sont-ils conscients de la restructuration Posté par : Jean-Marc Fiorese le : mardi 3 juillet 2001 à 08:00 Les enseignants sont-ils conscients de la restructuration fondamentale de leur métier ? Sont-ils conscients que leur rôle et leur place dans la société aujourd'hui ne seront plus ceux de demain et seront radicalement opposés comme le noir est la négation du blanc ? Certains d'entre eux n'ont pas du tout conscience d'une telle révolution. D'autres, de plus en plus nombreux, la perçoivent, mais trop encore ne la considère que comme une éventualité et c'est précisément ce qui représente un danger. Après avoir évoqué, avec des personnes sensibles à l'avenir de l'Éducation, le sujet des programmes de la Commission européenne qui n'attendent que l'AGCS pour être pleinement appliqués, je me suis trop souvent entendu opposer les propos suivants (en condensé) venant tant d'adhérents d'Attac que de non adhérents : « Pour l'Éducation, le problème immédiat n'est pas l' AGCS et les programmes de la Commission européenne. l'École souffre depuis bien avant, ça ne date pas d'hier. Les programmes futurs sont complètement déments, personne ne les acceptera, c'est impossible qu' on en arrive là. ». Il est vrai que ce qu'il se passe aujourd'hui ressemble trop à un scénario catastrophe du pur style hollywoodien pour être crédible. Pourtant ce n'est pas de la science fiction, ce n' est pas du Georges Orwell. C'est du pur produit garanti OMC. La séance de ce "film" est programmée en novembre prochain au Qatar pour s' achever autour de 2010 avec un record de fréquentation jamais atteint de plus de cinq milliards de spectateurs si cette conscience reste en léthargie. Je le dis au risque de me répéter : l'École publique est en danger de mort (tout comme la Santé publique). Enseignants, vous ne ferez plus d 'un enfant une personne, vous ne lui permettrez plus de développer sa personnalité, son intelligence ; vous ne lui permettrez plus d'entrer dans la vie. Vous ferez de lui un individu (quel mot haïssable), c'est à dire dépourvu de toute personnalité, disposé à se calquer sur les besoins marchands ; vous ne lui permettrez plus que d'entrer dans le marché du travail qui n'est qu'une composante de la vie et certainement pas une finalité. Justement, vous déplacerez la finalité de votre métier. Vous serez dépossédés de vos prérogatives majeures qui font aujourd'hui de votre métier la grandeur de la notion du service public. Dans une dizaine d'années vous vous soucierez davantage de votre rentabilité que de l'avenir de ceux à qui vous "enseignerez" Pour vous convaincre de cette orientation, tout au moins de son amorce publiquement révélée voici un extrait d'un article de Libération daté du 17 mai 2001 dans « Urgent recherche 165.000 profs - Profs : engagez vous, vous verrez du pays » par Alain Auffrey : « [...] Nouvelle conception. A l'occasion de ce profond renouvellement du corps enseignant, l'Éducation nationale veut aussi promouvoir une nouvelle conception du métier. On ne se contente pas de les remplacer, on veut aussi changer les enseignants. Lang a annoncé hier l'organisation d'un colloque dont le menu, audacieux, se lit comme un programme électoral: il est question de véritable « gestion de carrière » et de « reconnaissance » du mérite. Les futurs professeurs devraient pouvoir accéder à des promotions et à des reconversions, car « il n'est pas raisonnable qu'un enseignant doive enseigner toute sa vie la même discipline ». Pour l'immense majorité, c'est pourtant la règle depuis des générations. » Un commentaire s'impose car lu à l'état brut cela n'a rien de très inquiétant : Le titre (qui est celui du dernier paragraphe de l'article), est déjà très révélateur d'autant qu'il reflète les propos de différents élus de droite comme de gauche : « Le système éducatif français doit subir une véritable révolution ». Cette révolution sera aidée par le départ à retraite de 40% de l'effectifs des enseignants dans les prochaines années. Ceux qui seront recrutés, tous neufs et sans expérience du monde enseignant seront les premières victimes de ce qu'il se prépare : « On ne se contente pas de les remplacer, on veut aussi changer les enseignants ». Les transformer en VRP des nouvelles formes d' enseignement : « Gestion de carrière » et « Reconnaissance du mérite » selon Jacques Lang lui-même. Flexibles à souhait toujours selon le Ministre : « il n'est pas raisonnable qu'un enseignant doive enseigner toute sa vie la même discipline ». Paranoïa diriez-vous ? Si ces propos étaient suivis de programmes ou le commerce, la rentabilité, l'OMC, les lobbies industriels étaient exclus, vous ne liriez pas ces lignes. Malheureusement les programmes existants à la Commission européenne et que la France met déjà en ouvre depuis 1995 en attendant que le volet Éducation de l'AGCS soit finalisé pour les appliquer pleinement, ont été élaborés par l'ERT, le PEE, le FSE, trois lobbies industriels très puissant en Europe, sans parler des lobbies américains. Ces programmes dévastateurs sont appuyés par l'OCDE, la banque Mondiale, le FMI et s'organisent au sein de l'OMC pour leur donner un impact planétaire y compris dans les pays en voie de développement. Ainsi en rapprochant ces programmes aux propos de Jacques Lang il y une concordance. mieux, une osmose : « gestion de carrière » et « reconnaissance » ne sont que l'enseignement à distance intégrant le commerce électronique auquel il faut préparer les futurs élèves que la Commission européenne considère désormais comme des « clients ». Enfin, « il n'est pas raisonnable qu'un enseignant doive enseigner toute sa vie la même discipline » est un mensonge en soi. Qu'est-ce qui empêche aujourd'hui un enseignant de changer de discipline s'il en a les compétence en dehors d'une carence purement administrative (voulue ou non). Aujourd'hui un enseignant ne doit pas enseigner la même discipline toute sa vie, il le peut s'il le souhaite comme il peut en changer. Non, ce propos est en fait à rapprocher de ce que la Commission européenne appelle « l'enseignement tout au long de la vie » qui n'est qu'un moyen de rendre flexible le travail y compris celui de l'enseignement afin qu'il se calque sur les besoins du marché. Lisez « Tableau noir » de Nico Hirtt qui est un condensé commenté des programmes du lobby industriel ERT appuyés par la Commission européenne, l'OMC et l'OCDE et faites le rapprochement avec l' évolution du métier que subissent les enseignants depuis plusieurs années : sous-effectifs, classes en sur-nombre, hétérogénéité ingérable des classes, transfert des budgets consacrés à l'entretient des structures vers l'informatisation et l'internetisation des écoles...). Vous comprendrez sûrement les causes du malaise des enseignants en France y compris pour ce qui est de l'internetisation des écoles quand on voit ce que la Commission européenne veut en faire. D'ailleurs à ce propos, d'autres lobbies industriel (PEE et FSE) ont élaboré des programmes aux quels la Commission européenne à pleinement contribué. Internet dans les écoles pourquoi pas mais pas par n'importe qui et certainement pas pour satisfaire le commerce électronique. L'internet comme moyen complémentaire pour apprendre, pourquoi pas, sous certaines conditions et contrôlé, mais pas l' Internet comme finalité sans aucun contrôle. C'est pourtant ce que prévoient ces programmes. Que ceux qui doute encore de l'immense danger qui nous menace se souviennent de l'A.M.I., cet accord souterrain élaboré au sein de l' OCDE pendant cinq ans à l'abris de tout ministère, des élus, des citoyens et découvert à temps en 1998. Quelle horreur avions nous découvert ! Qui pouvait croire que des hommes étaient capables d' imaginer un tel projet ? Qui pouvait croire que d'autres étaient capables de l'accepter ? Il ne s'en était fallu que de quelques mois pour que l'Union européenne ratifie ce monstre si la contestation citoyenne ne s'étaient pas faite entendre à travers toute la planète. Rappelez vous cela car L'AGCS se développe à découvert, il est sous nos yeux, énorme bien pire que l'AMI. L'Éducation est l'une de ses meilleures victimes avec la Santé. L'AGCS lui donnera le coup de grâce et l'École publique d'aujourd'hui n'aura plus qu'une dizaine d'année pour mourir. D'elle ne restera que l'Enseignement public de base façon RMI et tout le reste sera noyé dans le système "Banque directe" ou "Assure Direct".
[/size] | |
|